dimanche 21 février 2016

Instant Lecture : "La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la Tour Eiffel"

"Parce que la vie, c’était un peu comme la mayonnaise. Faite de choses simples, comme des jaunes d’œuf et de l’huile, et qu’il ne fallait surtout pas brusquer mais qu’un effort régulier transformait en le plus savoureux des mélanges. Cela l’aidait à calmer ses nerfs et cette hâte innée qui la dévorait. Alors oui, Providence était persuadée qu’en améliorant sa recette de la mayonnaise, c’était sa vie qu’elle améliorerait."


"Je respire donc je suis. Sofiane vivait jour et nuit branché à une machine, comme un robot. Un petit robot de quatre ans et demi aux poumons de verre.
Comme quoi, il y avait toujours plus malade que soi sur cette Terre. Et se rendre compte de cela permettait de relativiser, de se dire que finalement, on avait beaucoup de chance, que les choses pourraient être bien pires."

"Quand nous perdons nos bras et nos jambes comme des poupées déglinguées, quand la vie nous arrache d'un violent coup de ciseaux le visage et le cœur, quand les hommes perdent leur sexe et les femmes leurs cheveux et leurs seins, quand nous perdons tout ce qui fait de nous des êtres humains, quand nous redevenons des nouveaux-nés, quand nous nous faisons à nouveau dessus, quand on nous remet des couches et que des inconnus essuient, au petit matin, la merde que nous laissons dans nos draps d'hôpital durant la nuit, quand nous ne pouvons plus nous laver nous-mêmes, quand de l'eau bouillante nous enlève le peu de peau qu'il nous reste, que la vieillesse nous casse les os, que les larmes nous brûlent les yeux et que nous n'avons pas encore perdu la tête, alors il est bon de rire, de sourire et de se battre. Le rire, c'est le pire qui puisse arriver à la maladie. Lui rire au visage. Ne jamais perdre espoir. Ne jamais abandonner. Car l'aventure n'est pas terminée."

Extrait du livre : "La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la Tour Eiffel" de Romain Puértolas.

Mon avis :
Providence est une jeune femme que rien arrête. Décidée à récupérer Zahera, une petite marocaine atteinte de mucovicidose, qu'elle aime plus que tout, elle tentera le tout pour le tout pour se rendre à l'hôpital. Elle rencontrera sur son chemin des êtres étranges mais fort sympathiques qui l'aideront à surmonter les nombreux obstacles qui se lèveront devant elle... L'amour donne des ailes, il pousse les limites de l'espace, mais il nous amène aussi parfois à inventer ...
Premier livre que je lis de Romain Puértolas. Un roman doux et tendre, plaisant à lire et qui nous fait sourire à de nombreuses reprises. Les clins d'oeil de l'auteur font de ce livre un petit moment d'oxygène au milieu de lectures plus sombres...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire